Éprouvante épouvante. [Solo ; FB]

Le droit d’asile qu’il avait gagné en débarrassant le port de la menace qui planait sur l’embarcadère avait permis au jeune militaire de pouvoir s’assurer un léger temps de repos. En réalité, Shinji n’en avait que faire du repos. Sa nuit de sommeil avait été agitée, et son repas de la veille en était sûrement la cause. Alors qu’il lisait le journal assis sur les toilettes, pour tenter de libérer ses maux d’estomac passagers, un article de la presse locale était revenu sur les détails du massacre des bandits.

« En ce matin, nous avons eu le droit à une vision de carnage auprès de l’ancienne demeure de la famille Burnes, que nous considérions inhabitables en raison d’un incendie dévastateur. C’est à seulement huit heures du matin, que les ouvriers ont eu la stupéfaction de retomber sur un quatuor de cadavres. Après inspection de la marine, mais également la confirmation des habitants, ceux-ci seraient identifiés comme étant les responsables de la tourmente du port. Quant au dernier membre, et chef de la bande, celui-ci aurait été livré vivant aux autorités par Mandy Benett, responsable du bar tant connu des habitants de Luvneel.  Un témoignage touchant dans lequel elle livre que le réel auteur de ce massacre légalement autorisé par le gouvernement en mesure des avis de recherche portés sur les victimes, se présente comme un militaire armé d’une lourde carapace en acier. »

Se relevant du trône, Shinji riait face à l’article. Visiblement, l’acte était considéré comme un massacre partiellement légal. La justice avait ce fameux don d’être parfois incohérent. Aussi, cet article allait sûrement finir comme un trophée, dans la future collection qu’il hésitait à entreprendre. Néanmoins, le chasseur de prime à temps partiel appréhendait les futures réactions des civils. Allait-il être reconnu comme étant le héros du port ? Comme un vulgaire criminel ? Ou peut-être toujours comme un simple inconnu ?

Quoi qu’il en soit, le jeune bicolore ne perdait pas son temps. Il s’élança directement dans les derniers pages du potin, qui annonçait comme à son habitude les derniers criminels en pleine ascension. L’asile gratuit avait plusieurs avantages pour le garçon, comme notamment permettre de s’établir une petite réserve de Berry’s. Les primes des bandits environnants, ayant établis leurs commerces sur l’île n’étaient pas très fameuses, et n’aurait sûrement pas permis une retraite anticipée au mercenaire. Néanmoins, l’une d’entre elle avait eu cette habileté à retenir son attention.

L’image représentait un personnage singulier, ayant prit une apparence effroyablement festive. Il s’agissait là d’une sorte d’épouvantail dans un déguisement de clown. La description qui l’accompagnait restait aussi étrange que le portrait. L’homme était décrit comme étant un utilisateur de fruit du démon, pouvant prendre l’apparence d’un épouvantail, et d’avoir une mystérieuse capacité à provoquer la peur chez ceux qui s’amuseraient à trop s’en approcher.

Un recensement des derniers témoignages avaient permis au journal local de déterminer la zone d’action du criminel. Ainsi la piste de recherche permettait de se limiter à quelques rues. Le mode opératoire n’était pas décrit, mais le tireur d’élite comptait se diriger sur les cris des passants.

Malheureusement pour lui, Shinji n’avait pas d’éléments permettant de prendre l’avantage sur les utilisateurs de fruit du démon. Ses quelques cibles ayant reçues les malédictions, mais également ses anciennes connaissances lui avaient permis de s’instruire sur le sujet. Il connaissait les trois classes primaires, mais également les forces de chacune. Celle qui semblait s’apparentait comme la plus terrifiante demeurait la classe Logia, et son intangibilité. Le granit marin était une denrée rare, surtout sur les blues. Heureusement pour son cas, les fruits Logia l’étaient sûrement bien plus.

Par expérience, le jeune homme tendait à classer son adversaire comme Paramécia. Il s’agissait là du groupe de tous les fruits quelconques. Il est vrai que les capacités relatées de ce malfrat restait tout de même assez énigmatiques. Néanmoins, l’option d’une mutation Zoan restait tout à fait disponible. L’épouvantail pouvant être définie comme un dérivé du fruit de l’hominien.

Il était temps. Le Nakata replaça convenablement son casque pour qu’il ne procure pas la moindre gêne, avant de pousser sa porte. Le bois du mur avait provoqué un vacarme lorsqu’il avait rencontré le métal de la poignée. Les lourds pas du garçon résonnèrent dans toute l’auberge. Les quelques clients présents regardaient alors l’homme à l’allure singulière. Au beau milieu des escaliers, à la vue de tous, le militaire s’arrêtait avant de se présenter.

« Bonjour et bon appétit à tous. »

De sa voie stricte, le blanc s’était évaporé. Tous les clients vaquaient de nouveau à leurs occupations et sujet de discussion. L’artilleur se dirigea alors vers la sortie de l’auberge, déterminé à remplir sa bourse.