Un petit cours d'histoire [SOLO - FB]

Un petit cours d'histoire

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Un vaste voile noir était soufflé par les vents glaciaux qui traînaient avec eux les grognements des dieux. Cette tempête s’annonçait pour le moindre, turbulente. C’est sur la terrasse de son auberge qu’Isaac regardait l’horizon, pensif, se remémorant les derniers moments passés auprès de son père. Le jeune ne pouvait imaginer la douleur qu’il eut en apprenant sa disparition par le superviseur de ce dernier. Quelques larmes se mirent à perler le long de ses joues, tout en réalisant aussi qu’il était mort dans l’ignorance. Le bois humide se mit à craquer, annonçant l’arrivée du vieux maître qui vint s’appuyer contre la rambarde. Calumet à la bouche, le vieillard en prit une bonne bouffée, tout en contemplant les éclairs qui illuminaient le ciel.

- Tu sais Isaac, je peux comprendre ta peine. Seulement, nul ne pouvait s’attendre à ça. Je sais comment mes paroles ne t’aident en rien…

Isaac sourit, par nervosité, mais aussi par la nostalgie qui le frappait. Le jeune homme interrompit son maître afin de partager les rêves qu’il partageait avec son père.

- Ce n’est pas une question d’aider, maître. C’est surtout en raison que j’ignorais que vous me laisseriez parler de choses sensibles de la sorte. Vous savez, mon père et moi partagions les mêmes rêves. Être heureux, devenir le chef de l’escouade « Seekers » et finir ma vie en tant que maire de Jest. Il me consacrait tout son temps libre, tout ça dans l’espoir de me voir atteindre mes rêves. Malheureusement, je n’aurai jamais la chance de le rendre fier à nouveau. La dernière fois qu’il avait été fier de moi est lors de ma première mission au sein des « seekers ».

La foudre éclaircit les cieux, suivit de peu par un coup de tonnerre qui fit sursauter le vieillard. L’ancien était de loin perplexe quant à ce qu’était un « seekers », questionnant son apprenti en lien avec ce terme.

- Désolé de te couper dans tes explications, mais je n’ai jamais compris ce qu’était un « seeker ». En fait, comment fonctionnait la politique sur « Jest » ? On s’entend que, le monde est sacrément vieux, mais Jest ne figure sur aucune carte, du moins, pas sous le nom de Jest. La seule chose que les textes mentionnent est l’absence de végétation et un volcan plutôt actif.

Le chimiste détourna son regard vers son maître, puis le retourna vers l’horizon, remplissant ses poumons d’air avant de tout relâcher avant d’entreprendre ses explications.

- Comme tu sais, Jest fut fondée dans le sol en fonction de sa surface inhabitable. Selon notre histoire, les dieux décidèrent de se rebeller contre notre peuple, les radiants de la surface, poussant ainsi les derniers survivants à piocher le sol et y bâtir une ville. De cette façon, nous étions invisibles aux yeux des dieux, qui ne pouvaient plus nous punir. Avec une dizaine de survivants, l’ancien chef de la tribu parvint à bâtir une bonne partie de Jest. Notre civilisation évolua au fil des siècles, puis devint ce qu’elle était jusqu’à tout récemment. Nous avons essentiellement développé une démocratie et nous tenions des élections à tous les quatre ans. Notre ancien système était placé en fonction de notre héritage. Du moins, le premier fils de la famille du chef. Jusqu’à ce que le peuple décide de se rebeller contre un chef anarchiste, qui était pour la militarisation de notre civilisation. Il avait mis assujetti tous ceux qui s’opposaient à lui avant de les envoyer dans des camps, imposant à ces derniers des travaux forcés. Bref… Mon père travaillait à la mairie. Je n’ai jamais sut ce qu’il y faisait, mais je sais qu’il y travaillait.
Le vieillard l’interrompit;

- Vous étiez tout de même évolué pour développer un système démocratique alors que vous étiez isolés du reste du monde.

Isaac sourit, puisque bien évidemment, le jeune savait que malgré l’isolation, ils étaient parvenus à beaucoup de choses.

- Ce n’est rien ça, d’ailleurs nous étions capables de transformer les cendres volcaniques pour en faire des matériaux de construction. C’est de là le principe des Gatherers. Cette escouade servait notamment à récupérer les cendres volcaniques. Plus les cendres se rapprochaient du volcan, de meilleures qualités elles étaient. Plus nous nous en éloignons, moins bonne elles étaient. En tant que Seeker, ma mission était de repérer les lieux dangereux. Nous analysions le sol, notions ces endroits sur une carte, puis transmettions l’information à notre escouade de Gatherers. Certains types de cendres pouvaient être utilisés à des fins pharmaceutiques, dans notre alimentation, ou même dans le traitement de nos eaux usées. Si nous avions découverts le monde extérieur, notre économie aurait relayée que sur l’exportation de cendre volcaniques.

Le maître chimiste était des plus surpris de savoir que la société qu’il pensait légèrement retardée avait trouvée autant d’utilité pour les cendres volcaniques. En plus d’avoir développé un système démocratique, il regrettait de n’avoir exploré qu’une partie de l’île. Bien que s’il avait trouvé la civilisation, il aurait totalement perturbé leur équilibre.

- C’est remarquable… J’aurais sérieusement aimé pouvoir étudier votre société.

Les éclairs se faisaient de plus en plus fréquents, forçant les deux hommes à se réfugier à l’intérieur en vue des pluies torrentielles qui commençaient à s’abattre sur le royaume de Luvneel. La température de North Blue semblait grandement déstabilisée depuis l’explosion de Wallowdale. Il neigait la veille, aujourd’hui la pluie était accompagnée de la foudre, demain il allait sûrement faire soleil. En même temps, une explosion d’une telle envergure ne pouvait pas passée sans affecter l’écosystème un minimum. Étrangement, depuis leur arrivée, personne n’a fait la mention de l’explosion de l’île. Curieux considérant que la mer s’était agitée avec une telle colère qu’elle avait passée près de tuer les deux chimistes. Marchant tout droit vers une table, le jeune homme fit signe au barman de venir, action qu’il s’empressa de faire. À peine étaient-ils arrivé à leur table, prêt à tirer leur chaise, les deux hommes firent aborder par l’homme qui leur demanda ce qu’ils souhaitent.

- Oui, j’aimerais bien une chope de saké.

- Depuis quand bois-tu toi ?

- Je devais bien me résoudre à essayer.

L’ancien afficha un sourire, ravi de savoir que le jeune homme introverti qu’il avait recueilli il y a quelques années s’adaptait plutôt bien à cette nouvelle vie. Le loufiat confirma avec le jeune chimiste, puis se posa son regard sur son maître qui lui fit signe de la main qu’il n’allait rien prendre. Archibald en profita pour continuer la conversation qui faisait écho dans l’établissement. Seul les murs et le serveur les écoutaient.

- Ne change pas en fonction de ton environnement Isaac, soit la personne que tu souhaites être, pas celle que le monde te demande d’être. J’avais besoin d’un assistant, tu as performé bien au-delà de mes attentes. Mais la situation était surtout différente de celle d’aujourd’hui.  

- Essentiellement, je doute que vous m’auriez torturé si j’avais été en mesure de me déplacer. Mais je comprends tout de même votre motif, ainsi que la condition dans laquelle j’étais. Ma jambe était mal en point, vous étiez le seul en mesure de m’aider, voir le seul avec les capacités nécessaires pour me guérir. Maintenant, je me déplace en béquille, mais j’en ai que pour quelques jours.

Isaac était déterminé à guérir rapidement, ayant avec lui les capacités d’un médecin hors-pair. Quelques instants plus tard, le serveur les interrompit avec la chope de saké que le jeune chimiste avait commandé quelques instants plus tôt. Le barman s’excusa d’ailleurs pour l’interruption, puis fut surpris par l’arrivé de quelques clients qui avaient décidé de braver les intempéries. Il montra son plus beau sourire aux deux hommes qu’ils venaient de servir, puis partit aussi soudainement qu’il était venu pour accueillir ses nouveaux clients.  

Au loin, on pouvait entendre les nouveaux arrivants se plaindre de la température, la qualifiant de bipolaire, théorisant même sur une expérience gouvernementale qui avait encore échouée. Isaac empoigna sa choppe pour en prendre une gorgée, puis intervenu dans la discussion des hommes. Du fond de la salle, Isaac s’adressa aux gars.

- Vous êtes à côté de la plaque les gars.

Les hommes qui siégeaient au bar se tournèrent vers le coin de la pièce, là où était assied Archibald et Isaac, questionnant ce qu’il venait de dire. Archibald tentait de signaler à Isaac de se la fermer, mais le jeune était assez orgueilleux.

- Vous n’y êtes pas. Mon île a explosé à cause d’une éruption volcanique.  

Le plus grand des trois hommes se leva, puis se dirigea vers les deux chimistes. L’individu portait un long manteau rouge en cuir, un chapeau au même couleur que son pardessus qui ombrageait légèrement les traits de son visage. Il trainait le pas, puis fut aussitôt rejoins par ses deux compagnons. Celui qui semblait être à la tête du trio prit la parole ;

- Et si ton île a explosé, comment se fait-il que tu sois encore vivant ?

- La réponse se trouve devant moi. Si ce n’était pas de cet homme, je serais mort il y a au moins 5 ans de ça.

L’homme posa son regard sur le vieillard qui se trouvait devant Isaac, puis réalisa qu’il connaissait le chimiste.

- Oh, mais je te connais… T’es pas le gars qui a sauvé ma sœur d’une mort certaine y’a quelques années de ça ?

Archibald, modeste, refusait de confirmer ces dires. Il se contentait de dénier les faits, considérant que c’était une histoire du passé. À cet instant, la pluie s’abattait de son plein sur Luvneel, accompagné de violents orages, rappelant l’explosion de Jest. L’homme insistait grandement sur le fait qu’il s’agissait bien d’Archibald qui avait sauvé sa petite sœur.

- Mais si, ne soit pas si modeste mon gars… Tu es un héros, tu lui as donnée une deuxième chance. D’ailleurs, elle aurait aimée pouvoir te remercier, mais vu l’état dans lequel elle était, elle ne pouvait pas le faire, alors je le fais pour elle.

L’individus s’inclina devant Archibald, qui le regardait, gêné, sous les regards de ses acolytes qui étaient stupéfaits de voir leur chef agir de la sorte. Bien que la raison pour laquelle il le faisait, fût bien excusable. Isaac quant à lui regardait Archibald d’un air perplexe.

- Lui as-tu mis un doigt comme tu m’as fait ?

Le trio, perturbé, regardait les deux chimistes chacun leur tour, cherchant des réponses.

- Ce n’est pas ce que vous croyez, j’avais besoin d’un assistant.

L’ancien ajouta-t-il, ne réalisant pas que la raison pour laquelle il avait fait ça, n’expliquait toujours pas plus le contexte de la situation. Isaac n’aidant en rien la situation, mais affichait tout de même un sourire, tout en se retenant d’éclater de rire, vu comment ses paroles avaient portés à la confusion.

- Tu vas devoir raconter cette histoire, cher maître.

- Je vais commencer par expliquer c’est quoi cette histoire de doigt, espèce de fourbe !


- Je suis effectivement inquiet

- Laisse-moi expliquer. Tu vois, ce jeune était entre la vie et la mort, je l’ai recueillie, sauf qu’il nécessitait de soin immédiat. Je lui ai offert un marché, il ne voulait pas, alors j’ai mis un doigt dans sa jambe afin qu’il
change d’avis. Puis ça a fonctionné Donc voilà.

- Okay, mais as-tu fait ça à ma…

Archibald vint porter sa main droite à son front, se claquant le visage dans l’action, désespéré.
- Non, je n’ai pas fait de quoi de la sorte à ta sœur.

L’homme se sentit rassuré, malgré que la blague du jeune l’eût bien fait rire au fond de lui. Il restait tout de moins sceptique face à l’histoire de l’île ayant explosée, cherchant à obtenir plus d’information quant à cette île mystérieuse dont il n’avait jamais entendu parler.

- Ça te dit de me décrire cette île ? Puisque visiblement, cette île était décrite comme étant déserte et inhabitable.

Isaac, à l’aise sur le sujet, bien que ressent, s’ouvrit à eux. C’était bien comprenable de vouloir savoir, surtout lorsque le monde extérieur priorise les théories des conspirations gouvernementales.

- Voilà, Wallowdale était une île…