Les Dragons Célestes

Comme tous ses semblables, Saint Rahul est d'une cruauté sans pareille. Amateur d'esclavage, il collectionne les hommes et les femmes à asservir. Il les traite littéralement comme des objets, puisqu'il lui plaît de s'en servir de table, de repose-pieds ou autres, et de les observer, pensif, les forçant à rester immobiles durant des heures, sans quoi ils se verraient torturés. Puis, lorsqu'il en a fini, il les renvoie simplement dans leurs cachots en attendant d'avoir à nouveau besoin d'eux.
A vrai dire, Saint Rahul s'est déjà demandé quel droit il avait à agir ainsi, et si sa noblesse, due à ses ancêtres il y a de ça de multiples générations, lui conférait réellement une certaine supériorité. Bien qu'incertain de ses pensées, à cheval entre les enseignements de ses proches et ses propres réflexions, Saint Rahul se montre pragmatique. S'il tentait seulement de remettre en question sa condition et celle de son entourage, il serait banni, vu comme un traître, par ses frères et soeurs, par sa propre mère. Il sait que lui-même et sa propre fille vivraient comme de simples personnes, voire pire, pourraient finir esclaves. Et cette simple idée lui est insoutenable. Bien qu'au fond de lui, le sentiment de mal agir le torture à petit feu, pour sa propre survie et celle de ceux qu'il aime, il feint toute émotion en agissant comme lui et les siens ont toujours agi : avec mépris et immondice.

Encore trop jeune pour comprendre les enjeux de sa position, Sundari se contente d'agir comme bon lui semble. Désobéissante avec son propre père, Rahul, elle mène la vie dure à ses propres servants. Bien que
capable de la plus grande des gentillesses, trompeuse par son charme enfantin, c'est une gamine farceuse, capricieuse, manipulatrice, prête à tout pour ennuyer le moindre passant. C'est sans compter son énergie, son agilité, son infatigabilité juvénile qui la rendent dure à suivre et à canaliser. Sundari est encore petite, mais la malice dont elle fait souvent preuve donne froid dans le dos à ceux qui pensent au futur. Si elle a su parfaitement s'approprier les mœurs des gens de son rang, il n'est d'aucun doute qu'elle deviendra une Tenryubito à craindre.